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lape rapporta un recueil de fables, le pentaméron ( Pancatantra) Kalila et Dimna.

Pour ce qui est de la simultanéité de la réforme de Cakya et de Lao, elle n’a rien d’étonnant. Il arrive toujours dans l’histoire que lorsqu’une réforme doit se faire, lorsque la plénitude des temps est venue en faveur d’une idée, les christs se lèvent spontanément ici et là, sans que l’un ait connaissance du réveil et de l’entreprise de l’autre. Lao tse tenta donc en Chine ce que son contemporain Çâkyamuni réalisa dans l’Inde sur un fonds ethnique congénère à celui de la Chine ; on peut l’appeler le Buddha chinois (1), tse ou tseu ayant d’ailleurs le sens de « sage ». Il y a au surplus une seule et même dénomination pour les disciples des deux réformateurs ; pour les Chinois, les uns et les autres sont les a religieux de la raison » (2).

Sans doute, que le sud de l’Inde, le Dekhan, la terre des Dravidiens proprement dits, eut aussi son buddha. Peut-être est-ce l’ârçva, peut-être un autre des prédécesseurs de Mahavîra, l’homme qui passe pour avoir, au quatrième siècle de notre ère, définitivement organisé et propagé la doctrine des esprits, le jaïnisme, la religion qui, du sixième au dixième siècle surtout, a puissamment fleuri dans tout le Dekhan et dans l’ouest de l’Hindoustan. Nous ne connaissons cependant le jaïnisme que comme une œuvre rétrograde par rapport au buddhisme ; avec son grossier syncrétisme de doctrines buddhistes et brahmaniques, il marque nettement un mouvement en arrière dans la voie si philosophique du naturisme de Siddhârtha ; il rétablit, avec les modifications voulues par l’époque où il parut, l’état religieux des aborigènes d’avant la prédication de l’ascète Gautama, nom que Çâkyamuni porte habituellement dans le sud, d’après le

(1) Diejenigen, welche von der Sekte des Tao sind, sagen von Lao-Dszo, dass er als Buddha erschienen. (Hegel, Œuvres comf1. XI, p. 257, édit. 1832).

(2) Fa hian, XXXV, XXXIX.