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PROLOGUE.


« Credo ! » 

Un jour (c’était un jour d’automne), étant appuyé contre ma fenêtre, je regardais voyager les nuages que poussait un doux vent du midi. Alors, comme cela arrive toujours quand on regarde les nuages, je me laissai aller à rêver. Oh ! les rêves ! Y a-t-il dans cette vallée de larmes beaucoup d’occupations plus agréables que celle de vivre d’avance au sein de l’avenir ? Je ne le pense pas, et les poètes, ceux qui interrogent du même regard le ciel et le cœur humain, l’ont toujours dit, et ils devinent la vérité.

Je rêvai donc. A quoi peut-on rêver par un temps d’automne, si ce n’est à son enfance, à cet âge où l’aube, de la pureté revêt d’un voile d’innocence tout