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ÉTUDE
SUR LE RITUEL DU RESPECT SOCIAL
DANS L’ÉTAT BRAHMANIQUE.


Dans la société brahmanique, les cérémonies du salut ou les formes du respect extérieur, ont, comme tout ce qui se rapporte aux mœurs, un caractère religieux, et le règlement en est naturellement dévolu aux dharma-çâstras[1] ou livres de la loi. De tous ces livres de la loi ou codes indiens que nous connaissons[2], celui

  1. Dharma de धृ contenir, retenir, veut dire ce qui retient ou contient, ce qui règle, la loi, ce qui se pratique, le devoir, la morale, la justice. — Le Buddhisme, avec sa tendance à l’humanisme et, partant, au matérialisme, voyait la condition des êtres dans la nature, et c’est pourquoi son dharma à lui était la nature, puis la matière. (Note recueillie au cours d’Eug. Burnouf.) — On appelle çâstra, tout livre qui est censé contenir des lois d’autorité divine, ou même qui enseigne une discipline religieuse quelconque. Le radical est शास् enseigner, ordonner.
  2. Le savant indianiste Stenzler (Zur Literatur der indischen Gesetzbücher) en énumère 17, et Weber jusqu’à 56 (Voy. Akademische Vorlesungen, 1852, p. 244). Celui de Manu paraît être le plus ancien, du moins de ceux que nous possédons et parmi lesquels Yâdjnavalkya est devenu acces-