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sure métrique (mâtrâ). Mais ce n’est pas seulement à la voyelle a, अकार, que la prescription se rapporte ; le commentaire nous apprend que par cette voyelle, le législateur entend une voyelle quelconque, स्वर, la voyelle qui termine le nom de celui qui a salué. Car il n’existe pas de règle, m. à m. par la non-existence de la règle नियमाभावात्, qui force les noms d’être terminés en a simple. Puis, il ajoute : Si, चे्द, la qualité d’être terminé par un a se rapporte, अपेक्षम्, à la voyelle, elle va aussi à un nom propre qui est terminé par une consonne, व्यञ्जन. Pourquoi ? et comment ? serait-ce parce que tout nom est terminé par une voyelle, si l’on en retranche la consonne ? Il semble que cela est dit par Pânini, au li-

    de l’euphonie qu’entraîne le sandhi l’enchaînement réciproque des mots, et qui amène, surtout pour ce qui concerne la variété des nasales, des nuances d’articulation presque insaisissables pour notre oreille ; puis par les règles de l’accentuation. Le sanskrit seul a grammaticalement saisi ou capté, si je puis m’exprimer ainsi, les transmutations si diverses et si déliées de l’euphonie et de l’accentuation. Toutes les autres langues, sans en excepter peut-être le chinois, qui désigne pourtant la grammaire par un mot qui veut dire musique. (Voy. Relat. des royaumes boudd., app. II, p. 379) ; toutes les autres langues ont plus ou moins abandonné ces délicates matières aux incertitudes et aux variations de la transmission orale. L’accentuation, par exemple, ne connaît dans les langues européennes que deux ou trois signes pour guider le lecteur, et cependant il est certain que la voix, pour peu que le mot soit un peu long ou qu’il y ait beaucoup de termes accessoires groupés autour de l’expression principale d’une phrase, demande des modulations bien plus nombreuses. Aussi les Hindous ont-ils marqué quatre accents pour l’ordinaire et jusqu’à sept, là où intervient une raison religieuse. C’est que dans leurs convictions les prières ne valent rien, si on ne connaît pas la vraie manière de prononcer les mots qui les composent. (Voy. Roth, Ueber die Elemente, etc.)