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sur les bords du Jourdain auprès de Jean-Baptiste, afin que celui-ci le purifiât de ses souillures et de son impureté. Ton Dieu eut donc été impur si Jean n’était pas venu pour le purifier et Jean était donc plus pur que lui.

Après que Jean eut purifié le Christ par le baptême, le ciel s’ouvrit et il vit l’Esprit de Dieu, comme une colombe, planer au-dessus de sa tête et une voix descendit du ciel et disait : « Celui-ci est mon fils dans lequel j’ai mis toute mon affection. » C’est à la suite de ce récit que Marc affirme que Jésus est le fils de Dieu. Comme c’est rapetisser la sublime Majesté de Dieu que de professer de telles croyances !

Oui, si Jésus était Dieu, il ne se serait, en vérité, pas invoqué lui-même, il ne se serait pas agenouillé, priant et jeûnant. Et implorant Dieu, il a dit encore : « Oh ! détourne de moi le calice de la mort, Tu en as la puissance et non moi, cela dépend de ta Volonté et non de la mienne. » Ainsi il montrait clairement, par ses propres paroles, qu’il n’était pas Dieu, mais un homme, et un homme triste, affligé, qui se mortifie et implore la pitié d’un autre, comme tu l’as déjà vu d’ailleurs par la supplication qu’il adresse à Dieu : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’abandonnes-Tu ? » Et si, en dépit de tous ces témoignages irrécusables, vous continuez à soutenir qu’il est le Seigneur, comment ne vous cracherait-on pas au visage. Quelle audace dans l’imposture !

Ne vois-tu pas que le Christ a avoué lui-même qu’il n’était qu’un envoyé, un serviteur. Et quand il vint dans la ville, enseignant dans la Synagogue, il fut le sujet de l’étonnement général et l’on se disait l’un à l’autre : « D’où lui vient cette sagesse et ces miracles. N’est-ce pas là le fils du charpentier. Sa mère ne s’appelle-t-elle pas Marie, et ses frères Simon, Joseph, Jacques et Juda. » (Mathieu, xiii, 54, 55.) Puis quand on lui dit : « Va et fuis,