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méprisez-vous sa parole en n’adorant pas le Créateur qui pourtant était son Dieu ? Ou bien (n’) aurait-il (pas) dit la vérité. Ah ! quelle outrageante supposition.

Mais vous prétendez sans doute que Dieu est le Christ et que le Christ est Dieu. C’est là une imposture. Si le Christ était Dieu, il n’aurait pas invoqué un autre être au moment de la souffrance et de la douleur, car il s’écria dans son angoisse : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » En effet, étant lui-même Dieu, comment pouvait-il dans son infortune implorer un autre Dieu ? Mais puisque vraiment il était homme et non Dieu, n’est-ce pas, de votre part, un mensonge de faire un Dieu d’un être qui ressemble si peu à la Divinité ? En définitive, le Christ déclare qu’il est homme et qu’il a un Dieu et un maître, vous, vous dites non, c’est lui qui est notre Dieu, notre Seigneur, et ce faisant, vous l’accusez de mensonge et vous considérez ses paroles comme vaines.

Comment, en général, peut-on soutenir le dogme de la Divinité du Christ, quand Paul, au commencement de sa première épître, dit de lui qu’il est le fils de Dieu. Cela ressort de mon explication (?). En outre, il dit : « J’ai fait pour vous tout ce qui était en mon pouvoir, mais la paix vient de Dieu, de qui émanent tous les biens. » Paul reconnaît ainsi que Dieu et le Christ sont deux êtres différents. Il dit de même : « Les œuvres que vous accomplissez témoignent en ma faveur. Dieu aussi qui m’a envoyé dépose pour moi et sa voix que vous entendez seulement, mais que vous ne voyez pas, et sa parole qui m’a conduit mais que vous ne pouvez pas comprendre. » — Puis il est écrit dans l’Évangile de Luc que Jésus a dit à Simon Pierre : « Satan veut vous induire en erreur, car il vous hait, mais moi j’ai prié Dieu pour toi afin que ta foi ne souffre