voit même de 25 mètres de long. On les étend et on les rétrécit avec grande facilité au moyen d’une énorme quantité de perches de bambou fixées horizontalement sur toute la longueur de la voile et à des intervalles égaux de quarante centimètres. Toutes les « jonques » sont armées de six à quatorze canons, et on en voit souvent qui en ont jusqu’à vingt. Elles ont un nombreux équipage, toujours prêt à commettre des actes de piraterie aussitôt que l’occasion se présente ; elles sont généralement munies de cette arme formidable appelée « stinkpot » faite de terre cuite en forme de cruche et remplie de fusées et de matières d’une odeur tellement fétide, qu’elle suffoque au moment de l’explosion tous ceux qui se trouvent trop près. Les pirates tâchent donc toujours, avant d’attaquer un navire, de lancer un de ces pots par une des fenêtres dans la cabine pour se débarrasser en une fois de ceux qui pourraient s’y trouver. S’ils n’y parviennent pas, ils les lancent du haut des mats de leurs « jonques » sur le pont du navire avant d’y engager la mêlée.
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