et les jattes de bibous, de badjis, de biscuits, de sucre-candi, de grains de melons et de gâteaux à mesure qu’on en consommait, de sorte qu’il n’y avait pas moyen de se plaindre à ce théâtre, ni d’un manque d’essuie-mains pour se rafraîchir la figure, ni d’une absence de boisson, ni d’un besoin de nourriture.
Au commencement, il n’y avait point de femmes parmi les spectateurs, mais de minuit à une heure du matin, vinrent peu à peu une trentaine de jeunes filles de l’âge de douze à seize ans, vacillant tellement en marchant, qu’il leur fallait être soutenues par les mamans cooli [1] qui les accompagnaient. Apparemment, elles vacillaient si fort pour faire croire que leurs pieds étaient des merveilles de petitesse, et elles ne semblaient être venues au théâtre que pour déployer leurs charmes ; toutes étaient richement habillées ; les unes portaient les cheveux en longue queue ornée de rubans rouges, descendant jusqu’à la
- ↑ Mamans-Cooli, ainsi sont appelées en Chine les vieilles servantes qui massent leurs maitresses et leur servent de coiffeurs et de conducteurs.