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une vaste partie de l’Empire chinois. Mais la vie y est très-pénible ; d’abord on ne peut se baigner dans le fleuve sans se noyer, puisqu’à cause des fortes marées il y a toujours dans le Woosung un courant supérieur et un courant inférieur en sens opposé, et qu’il n’est encore jamais arrivé qu’un matelot tombé dans l’eau ait reparu ; en second lieu, l’eau crue est parfaitement impotable si l’on n’y mêle du cognac, dont l’emploi constant énerve le corps ; en outre, le climat y est très-malsain, car la ville est environnée de marais dont les exhalaisons empestent l’air et engendrent le choléra, les fièvres pernicieuses, la dysenterie et la petite-vérole. Malheur à celui qui est atteint d’une de ces deux dernières maladies, car il est très-rare qu’on s’en sauve.

Le 28 mai à onze heures et quart du soir, je visitai, en compagnie de M. Michel, propriétaire de l’hôtel des colonies que j’habitais, le grand théâtre chinois à Shangai ; nous dûmes payer une piastre chacun et une piastre et demie pour les trois domestiques que nous avions pris avec nous. Ce spectacle commence à onze heures et