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— Cet exemple permet de comprendre ce qui est valable d’une manière générale : une méthode de description « globale » ne sera nulle part la seule possible, mais elle sera toujours à sa place, et même souvent pratiquement la seule à pouvoir être mise en œuvre, là où apparaissent certains « invariants », certaines dispositions ou combinaisons qui se sont maintenues dans la succession des événements, en conservant certaines propriétés sensorielles frappantes, comme en particulier la forme spatiale et le type de relation spatiale des parties.

De tels invariants apparaissent toujours dans les corps animés et déterminent leur particularité caractéristique ; toute « finalité » organique consiste précisément en ce qu’une certaine régularité de tous les processus partiels peut être exprimée par ces invariants. Une main humaine, par exemple, conserve globalement sa forme de la naissance à la mort de l’individu, à travers tous les aléas du métabolisme et du cours de la vie : elle a toujours cinq doigts, qui sont pourvus d’ongles, possèdent une certaine longueur relative et une certaine mobilité, guérissent après de petites blessures, etc. Ce n’est qu’après la mort que la forme se dissout par décomposition. L’ensemble du corps de l’être vivant, chaque organe, chaque cellule, chaque noyau, chaque gène peut être considéré comme un tout, car il représente un invariant dans le sens expliqué.

De même qu’il est naturel, par exemple en astronomie, de regrouper les particules de matière appartenant à une planète pour former un corps céleste auquel on donne ensuite un nom en tant qu’ensemble ; ou qu’il est naturel de décrire l’état d’un liquide parcouru de lignes vertébrales par le mouvement de ces mêmes lignes, de même il va de soi que, dans la description et l’explication des processus organiques, on parle d’organes, de nerfs, d’yeux, d’os, de membres, de cellules, mais pas simplement des molécules qui composent ces choses. Caractériser cette manière naturelle de décrire et de parler comme une conception particulière de la vie, c’est-à-dire comme une conception « organismique », me semble être, pour le moins, une erreur terminologique.

En principe, il reste possible de dire tout ce qu’on peut dire de tout organisme en parlant uniquement des particules qui le composent et de leurs relations mutuelles. De facto, cela n’est peut-être pas possible — et même,