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la différence entre les formes réelles et les formes physiques ne serait que dans la complication, donc purement graduelle et par conséquent floue et arbitraire. Aucune autre raison n’est donnée ni visible pour justifier l’absence d’analogies, et nous sommes ainsi confortés dans notre opinion que l’utilisation des termes « sommatif » et « tout à fait » n’est pas du tout une caractérisation purement objective des formes désignées par ces adjectifs, mais une différence de description, de moyens de connaissance, dans lesquels il y a toujours quelque chose d’arbitraire. Car la représentation de nos connaissances ne dépend pas seulement des propriétés des choses connues, mais aussi de la nature des moyens de représentation utilisés, qui peuvent être plus ou moins appropriés.

La justesse de notre supposition est confirmée par un examen plus approfondi des faits. Les écrivains qui parlent d’une composition « additive » ou « sommative » ont sans doute en tête quelque chose comme le procédé de la physique classique (dont l’applicabilité universelle est certes remise en question par le développement le plus récent de la recherche sur la nature). Il consiste à penser que la structure observée est divisée en d’innombrables cercles élémentaires très petits (éléments de volume) et à représenter son état global en donnant l’état physique complet de chacun de ses éléments. On peut toujours dire que la structure entière est « composée » de ces petits volumes élémentaires — sans se soucier de savoir si ceux-ci agissent les uns sur les autres et selon quelle loi. Dans la mesure où l’on se limite à l’observable, cette approche est toujours possible, pour tout organisme comme pour un système inanimé, car il est dans la nature de l’observation que tout ce qui est perçu soit déterminé dans l’espace et dans le temps. C’est pourquoi l’indication de tout ce qui se passe à tout moment dans chaque particule d’espace d’une structure est l’indication complète de l’ensemble des événements observables dans cette structure. (Nous savons aujourd’hui que la description de l’espace-temps n’est pas facilement applicable aux dimensions submicroscopiques, atomiques, mais cela n’a pas d’importance ici, car cela s’applique de la même manière aux entités formées et non formées, organiques et inorganiques ; la différence entre elles réside en effet dans le comportement observable).