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(Théorème d’Einstein), où est la vitesse de la lumière et apparaît dans la formule parce qu’elle joue un rôle dans le processus de mesure par lequel les vitesses sont définies.

Après ces explications, il semble presque incompréhensible que certains critiques aient toujours affirmé qu’il fallait nécessairement que , sinon on commettait une absurdité logique en violant l’arithmétique. L’erreur (et c’est pourquoi nous en parlons ici) vient d’un manque total de clarté sur le concept de somme. On ne voit pas que la somme de deux nombres et la « somme » de deux grandeurs physiques sont des choses tout à fait différentes, que la définition de l’une ne donne pas encore la définition de l’autre, mais doit être établie spécialement. La mesure de la « somme » physique de deux grandeurs est tout autre chose que la somme arithmétique des grandeurs des deux grandeurs.

La confusion apparaît clairement dans la formulation que H. Driesch donne à sa contestation du théorème de l’addition. Il dit (Relativitätstheorie und Weltanschauung, 2e éd., p. 39) : «  reste toujours et « n’est » jamais = c ». Il veut en effet affirmer que la vitesse résultante de la composition des vitesses et doit toujours être et ne peut jamais être , et il l’exprime dans la phrase citée parce qu’il suppose que doit désigner la valeur de la résultante, puisqu’elle est définie comme la « somme » . La théorie de la relativité n’enseigne cependant pas le non sens[1] que Driesch

  1. Qu’il y ait encore aujourd’hui des gens qui veuillent mettre ces absurdités sur le dos de la théorie de la relativité ne saurait surprendre, vu la mentalité des adversaires de cette théorie ; mais on avait bien cru impossible que quelqu’un pût affirmer — et cela sur la base du passage ci-dessus — que j’avais moi-même défendu ces absurdités. Mais cela a vraiment été affirmé par M. O. Kraus, professeur ordinaire de philosophie à l’université allemande de Prague. Dans le petit volume « Zur Philosophie der Gegenwart. Conférences et discours prononcés à l’occasion du 8e Congrès international des philosophes à Prague, par des membres de la Société Brentano. Prague 1934 » est imprimé un « épilogue radiodiffusé du Congrès de philosophie », signé par l’auteur et probablement prononcé devant le microphone. On peut y lire à la page 67 : « Il est significatif qu’il n’ait été question de la théorie de la relativité qu’une seule fois pendant tout le congrès, lorsque Schlick de Vienne a voulu justifier une nouvelle fois l’absurdité selon laquelle c — v = c ».
    M. O. Kraus ne peut pas s’excuser en disant qu’il n’avait pas une connaissance exacte de mes propos, car tout le texte de mon exposé était disponible au début du congrès dans les termes reproduits ici et avait été distribué aux participants. M. Kraus ne peut s’être référé qu’à cette version imprimée,