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III. La Validité de la Connaissance.

Après avoir acquis les connaissances que nous avons, je l’espère, acquises au cours des deux premiers exposés, il sera profitable et peut-être agréable d’examiner certaines des grandes questions de la philosophie traditionnelle du point de vue auquel nos simples considérations nous ont amenés. Nous serons surpris de constater à quel point ce point de vue est élevé, compte tenu de la brièveté de l’ascension et de la facilité des étapes par lesquelles nous y sommes parvenus.

Nous nous sommes élevés à une telle hauteur, ou du moins à un point de vue si favorable, que pour nous les problèmes traditionnels ont entièrement perdu leur aspect redoutable et peuvent être surmontés sans difficulté, bien que, peut-être, d’une manière inattendue.

Les problèmes dits philosophiques sont généralement considérés comme liés entre eux de telle sorte que si l’on en résout un seul complètement, on a en même temps montré la voie vers la solution de tous les autres. En d’autres termes, on pense que ce dont on a besoin en philosophie, c’est d’une idée fondamentale qui servira de clé à toutes les questions importantes comme à toutes les questions mineures. Cette croyance a poussé les grands penseurs du passé à construire leurs philosophies sous la forme d’un système, c’est-à-dire un ensemble cohérent dans lequel toutes les vérités individuelles sont basées et maintenues ensemble par un seul principe fondamental. Je ne peux pas partager cette croyance parce que je ne peux pas adopter (pour des raisons qui deviendront évidentes très bientôt) la définition de la philosophie sur laquelle elle repose ; il n’en reste pas moins vrai que dès que l’on voit vraiment un des problèmes dits philosophiques avec une parfaite clarté, on en a fini avec tous les problèmes. Ainsi, pour voir comment ces problèmes sont disposés de notre point de vue, il suffira de concentrer notre attention sur l’une des grandes questions, et je me propose de choisir le problème de la Validité de la Connaissance.

Cette question constitue le centre de la philosophie de Kant, et c’est ici, où