nature intrinsèque de notre vert d’occuper une position définie dans une gamme de couleurs et dans une échelle de luminosité, et cette position est déterminée par des relations de similitude et de dissemblance avec les autres éléments (nuances) de l’ensemble du système.
Ces relations qui existent entre les éléments du système de couleurs sont évidemment des relations internes, car il est d’usage d’appeler interne une relation si elle relie deux termes (ou plus) de telle manière que ces termes ne peuvent exister sans la relation existant entre eux — en d’autres termes, si la relation est nécessairement impliquée par la nature même des termes. Ainsi, toutes les relations entre les nombres sont internes : il est dans la nature de six et de douze que l’un soit la moitié de l’autre, et il serait absurde de supposer que l’on puisse trouver des cas où douze ne serait pas le double de six. De même, ce n’est pas une propriété accidentelle du vert que de se situer entre le jaune et le bleu, mais il est essentiel que le vert soit lié au bleu et au jaune de cette manière particulière, et une couleur qui ne serait pas ainsi liée à ces deux couleurs ne pourrait pas être appelée « verte », à moins que nous ne décidions de donner à ce mot un sens entièrement nouveau. De cette manière, chaque qualité (par exemple, les qualités de sensation, de son, d’odeur, de chaleur, etc. aussi bien que la couleur) est reliée à toutes les autres par des relations internes qui déterminent sa place dans le système des qualités. Ce n’est rien d’autre que cette circonstance que je veux indiquer en disant que la qualité a une certaine structure logique définie.
Pour plus de clarté, je dirai quelques mots sur les relations « externes ». La relation qui existe entre la feuille et le bureau est « externe », parce qu’il n’est pas du tout essentiel que la feuille soit posée là, et qu’il n’appartient pas non plus à la nature du bureau d’avoir la feuille posée dessus. La surface du bureau pourrait tout aussi bien être vide et la feuille pourrait se trouver ailleurs. Si la feuille a la même couleur qu’un buvard posé à côté d’elle, la similitude de couleur entre les deux objets est une relation externe, car le buvard pourrait tout aussi bien avoir été teinté d’une couleur différente. Vous remarquerez cette différence importante : la relation de similitude entre les deux objets colorés est externe, mais la relation de similitude entre les couleurs particulières en tant que telles est interne.
Il est clair que lorsque l’on parle de couleurs ou d’autres « qualités », on ne peut s’y référer qu’en tant que propriétés externes d’une chose : nous devons définir une