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DES ÉTRUSQUES.
fragment.

Parmi les peuples nombreux qui, tombés sous le joug de Rome, oui perdu leur originalité avec leur indépendance, et se sont fondus peu à peu dans la masse inerte des sujets de l’empire romain, les Étrusques sont un des plus remarquables. D’une part ils ramènent notre pensée vers l’histoire primitive du genre humain, puisque leur religion, leurs usages sacrés et leur science, enveloppés de mystère et de superstitions, portent l’empreinte d’un ancien héritage d’une tradition apportée en Italie de contrées lointaines, et peut-être du fond de l’Asie. D’autre part leur influence s’étend indirectement jusqu’aux temps modernes, puisqu’ils ont exercé une influence majeure sur les Romains. Si Rome n’a pas été dans l’origine une colonie étrusque, comme des raisons assez graves peuvent le faire présumer, au moins elle a reçu de l’Étrurie une grande partie de ses institutions civiles et religieuses, aussi bien que les éléments des arts et des sciences. Ce mérite fut éclipsé lorsque les Romains, maîtres seulement dans l’art de vaincre et de dominer, dans tout le reste les élèves des Étrusques, se firent écoliers et imitateurs des Grecs.