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sont autre chose qu’une représentation figurée de la course annuelle du soleil) ; douze heures variables du jour, et douze de nuit : douze pouces dans un pied ; douze onces dans un as (division tellement dominante chez les Romains, qu’on l’appliquait à la totalité d’un héritage comme a chaque autre totalité divisible, et qu’on évaluait les portions par le nombre des onces) : douze paladins de Charlemagne, &c., &c.

Il y avait aussi douze tribus du peuple israélite. La tribu de Lévi étant exclue du partage des terres, le nombre des états confédérés serait devenu imparfait, si on ne l’avait complété en formant deux tribus de la postérité de Joseph.

La nomination des douze disciples de Jésus est sans doute en rapport avec cette division du peuple hébraïque. Il est vrai que depuis plus de six siècles dix tribus n’existaient plus comme telles : elles avaient été transportées au fond de l’empire d’Assyrie par une de ces anastases si commune dans l’histoire des monarchies asiatiques. On ignore ce qu’elles sont devenues depuis. De notre temps on a cru reconnaître leur postérité dans la nation belliqueuse des Afghanes ou Patanes : mais cette hypothèse a été bientôt réfutée par une observation plus exacte. Le résidu de la population en Palestine avait formé le peuple samaritain, des schismatiques que les Juifs des deux tribus orthodoxes, Juda et Benjamin, avaient en horreur.

Les sectateurs du prophète croyaient néanmoins que ses disciples seraient appelés a juger les douze tribus dans le royaume des cieux. Mais comme ce royaume devait commencer par la venue du Messie dans sa gloire, et par la première résurrection, suivie du jugement des vivants