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rôle, et jusque là Barnabé avait été considéré comme son supérieur : la scène à Lystra le prouve clairement, puisque les simples habitants de cette ville prirent Barnabé pour Jupiter et Saül pour Mercure..

Saint Paul voulut à son tour être chef de mission, et il le fut. Sans doute, il avait beaucoup d’activité, du courage et un certain talent d’orateur. Mais pourrait-on nier que son grand mobile était l’ambition ? Que savait-il du Christ, dont il n’avait jamais recueilli les oracles, qu’il n’avait pas même vu ? Enfin, il s’est acquis une célébrité immense, il a éclipsé son ancien ami avec lequel il s’était brouillé si brusquement. Il existe encore une épître sous le nom de saint Barnabé, mais l’authenticité en est douteuse.

30.

Je suis bien de l’avis de saint Pierre, quand il dit dans sa seconde épître qu’il y a dans les épitres de saint Paul quelques passages difficiles à comprendre. Mais quand il ajoute : « Les hommes mal instruits et mal affermis torturent ces passages, comme ils torturent aussi le reste des écritures, ce qui doit tourner à leur propre perdition, » cela ne me paraît pas juste. Il n’y a pas moyen de tirer un sens clair d’un texte obscur, sans faire quelque violence aux expressions. On peut être mal instruit et mal affermi dans la foi, sans avoir la moindre mauvaise volonté : ainsi donc les lecteurs porteraient la peine des fautes de l’écrivain.

31.

Il y a douze signes du zodiaque ; douze mois solaires dans l’année ; douze travaux d’Hercule (qui peut-être ne