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des langues classiques ? Sa première Épître n’est pas une preuve qu’il ait su parler le grec avec facilité : il a pu la dicter dans sa langue maternelle, c’est-à-dire le syriaque vulgaire, et la faire traduire par son secrétaire pour les communautés hellénistes. La seconde Épître, qui semblerait avoir été écrite a Rome même, est fort suspecte.

Pourquoi n’a-t-on pas plutôt élevé saint Paul a cette dignité ? Son séjour à Rome est un fait constaté. Le titre évêque (έπίσκοπος) se trouve pour la première fois dans ses épîtres. Il réglait la discipline, il nommait des évêques : ce sont bien la les fonctions d’un pape.

Mais je comprends : saint Paul n’était pas du nombre des Douze. Sa célébrité devint immense, mais ses commencements avaient été fort obscurs. D’ailleurs on trouvait dans quelques paroles des Évangiles la prééminence de saint Pierre clairement énoncée. — — ?

20.

Comment s’appelait l’apôtre saint Paul ? Nous l’ignorons. Cela est assez surprenant, quand il s’agit d’un homme dont nous possédons une biographie, point complète en effet, mais détaillée, composée de son vivant par un compagnon de ses missions, de l’un des principaux fondateurs de la communauté chrétienne, de l’écrivain le plus fécond parmi les apôtres.

Je m’explique. Les Romains avaient généralement trois noms : un prénom, un nom patronymique, et un surnom. Les prénoms sont en petit nombre, et on n’en voit jamais surgir de nouveaux : ils servaient à distinguer les individus d’une même famille. Les surnoms sont de toute espèce ; on y employait même des mots étrangers. Ils