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je sais ; je suis un point imperceptible et en même temps un cercle. »

C’est bien là du scepticisme, et, a mon avis, exprimé d’une manière admirable. Ce n’est qu’en faveur de l’antithèse qu’il s’attribue un savoir quelconque : il n’a pas voulu dire autre chose, si ce n’es que le Moi diffère essentiellement de tout ce que les sens nous rapportent des objets du monde matériel.

Néanmoins Angélus était un pieux chrétien. 11 a su concilier avec sa foi la doctrine platonicienne des idées. Il dit dans un autre distique :

« Cette rose que votre œil extérieur voit ici, elle a fleuri ainsi en Dieu de toute éternité. »

99.

Comme moraliste Horace était tantôt épicurien et tantôt stoïcien, selon qu’il convenait à son humeur et au ton de ses vers. Comme poëte lyrique il savait s’approprier les plus belles merveilles de la mythologie. Chargé d’enseigner aux adolescents et aux jeunes vierges les plus nobles de Rome des hymnes en l’honneur d’Apollon et de Diane pour la fête séculaire, il revêt le majestueux costume d’un prêtre inspiré. Mais comme théologien il était strict unitaire :

Quid prius dicam solitis parentis
Laudibus ? qui res hominum ac Deorum,
Qui mare ac terras, variisque mundum
Temperat horis ?
Unde nil maius generatur ipso,
Nec viget quidquam simile aut secundum.

D’après le deuxième vers de la seconde strophe, Horace