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Mais je me rappelle que les sept Amschaspands se sont glissés déjà dans le livre apocryphe de Tobie, où l’ange Raphaël est désigné comme l’un d’eux.

Probablement cette notion s’est introduite dans le judaïsme pendant que la Palestine était soumise aux Perses, c’est-à-dire depuis le règne de Cyrus jusqu’aux conquêtes d’Alexandre-le-Grand.

78.

Dans la grammaire latine, deux négations forment une affirmation. Il en est de même des antipathies et des affections. Caius a un ennemi ; il apprend que Sempronius, qui jusque-là lui était indifférent, déteste le même homme : cela forme une liaison d’amitié entre eux.

Cette observation remonte à une haute antiquité : le grand législateur Manou l’applique à la politique. Le voisin d’un prince est son ennemi naturel. Ainsi le voisin du voisin, dont les états sont situés de l’autre côté, doit devenir son allié.

Toutefois, il faut l’avouer, ces amitiés fondées sur une inimitié commune, ne valent pas grand’chose dans les affaires humaines. Que sera-ce, quand elles sont transférées aux choses divines ?

L’auteur de l’Apocalypse rapporte les messages du Christ glorifié adressés aux sept communautés chrétiennes de l’Asie mineure. Le divin personnage fait des reproches très-graves aux Éphésiens. « Vous avez abandonné, dit-il, votre premier amour ; vous êtes déchus : hâtez-vous de faire pénitence. Cependant vous avez cela de bon que vous haïssez les œuvres des nicolaïtes, que je hais également. »