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sant les épaules : « Faiblesses d’un grand homme ! Restes de la vieille superstition astrologique. » — Bacon compare l’astronomie qui se borne à l’investigation des lois du mouvement, sans remonter aux influences dynamiques que les corps célestes exercent les uns sur les autres, à une peau de bœuf, bourrée de paille, qu’on se permettait quelquefois d’offrir en holocauste aux divinités, au défaut d’un véritable bœuf. — Montrez-leur ces lignes, et voyez les belles grimaces qu’ils feront, enorgueillis qu’ils sont de leurs télescopes et de leur algèbre.

10.

Quelle admirable structure qu’un corps organisé ! C’est une forteresse qui tire sa subsistance du territoire ennemi, et qui répare elle-même ses brèches. La vie est une guerre continuelle contre les éléments.

11.

La décence est fort bonne en temps et lieu. C’est une petite nécessité sociale, au-dessus de laquelle il faut savoir se mettre par des motifs d’un ordre supérieur. La nature, dans sa naïveté originale, est souverainement indécente. Cela suffit pour justifier les fêtes et les pompes triomphales que, dans plusieurs religions anciennes, on a célébrées en l’honneur des emblèmes de la génération.

12.

Toutes les religions positives ont pour base la division de l’univers en deux portions monstrueusement inégales : le Ciel et la Terre. C’est comme si l’on disait : l’Océan se compose de deux choses : 1o la masse entière d’eau salée