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SENTENCES INDIENNES.
DU
POËTE BHARTRIGARI.
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1.

L’eau unie à un fer rougi, perd même son nom : elle brille de l’éclat d’une perle sur une feuille de lotus ; tombée dans l’Océan sous l’influence de l’arcturus, au fond d’une huître garnie de nacre, elle se transforme en perle. C’est ainsi que les qualités se détériorent, se maintiennent et se perfectionnent, selon les liaisons qu’on forme.

2.

Lorsque je ne savais rien du tout, je courais au hasard comme un éléphant furieux ; je croyais tout savoir, telle était mon outre-cuidance. Quand peu à peu j’eus compris quelque chose dans la société des sages, alors j’ai dit : Je ne suis qu’un sot, et la fièvre de mon orgueil s’est calmée.

3.

Les objets de nos désirs, quand même ils resteraient longtemps en notre possession, doivent partir nécessairement. Puisque la séparation est la même, pourquoi l’homme ne les abandonne-t-il pas spontanément ? Lorsqu’ils nous