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LE BOUDDHISME AU TIBET

un corps en forme de coupole. Les stoupas que l’on a ouverts sont des édifices massifs, ayant seulement au centre une petite cavité, dans laquelle se trouvaient des ossements humains carbonisés, avec des monnaies, des bijoux et des plaques couvertes d’inscriptions. Les ossements sont quelquefois renfermés dans des boîtes de métal précieux.

Dans les chortens tibétains cette forme a généralement subi des modifications considérables ; l’ancien type sans changement est restreint aux petits chortens placés dans les temples. La principale différence entre les stoupas et les chortens consiste en ce que la coupole de ces derniers est surmontée d’un cône, ou renversée. Voici le type le plus ordinaire : la base est un cube, sur lequel repose la coupole renversée ; cette coupole est la partie principale de l’édifice ; elle renferme les objets enchâssés, et le trou qui conduit à l’espace réservé aux offrandes y est pratiqué. Au-dessus s’élève une tourelle en gradins ; c’est, ou un cône de pierre ou une pyramide de bois ; il est surmonté d’un disque horizontal et d’une pointe en forme de lance, ou d’un croissant supportant un globe et la lance au-dessus. Les chortens de cette forme se rencontrent dans tous les districts du Tibet. Ils sont usités, à l’exclusion de toute autre forme, à Bhoutan et à Sikkim, où on les voit même dans les temples ; mais dans les autres parties du Tibet on en trouve de plusieurs modèles différents. À Ladak, un cône modérément haut, semblable au toit d’un édifice, et se projetant sur les bords de la coupole renversée, forme le sommet du chorten ; il repose immédiatement sur la coupole, ou bien un cube de plus petite dimension les sépare. Ce cône se termine par une pointe de bois en forme de lance, ou par un mât dont la dimension varie suivant l’abondance ou la rareté du bois. Un pavillon couvert de prières imprimées était primitivement attaché à chaque mât ; mais presque toujours il n’en reste plus que des lambeaux, ou bien ils ont été complètement arrachés. À Gnary-khorsoum quelques chortens ressemblent un peu à une tour ; sur un cube, comme base, est placé un corps carré par le bas et de forme légèrement pyramidale diminuant un peu de largeur pour augmenter ensuite ; il est surmonté d’un faîte plus large, en forme de cloche, ou d’une cloche reposant sur une petite tour. Quand ils sont neufs ou en bon état, ils sont surmontés d’un mât orné d’un pavillon. Les chortens des environs de Tholing sont de simples pyramides de cinq ou six degrés ; le sommet est un petit cube couvert