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LE BOUDDHISME AU TIBET

On accède aux étages supérieurs par un escalier ou par une large poutre oblique, entaillée pour servir de marches. Chaque étage est divisé en grands compartiments dans lesquels plusieurs Lamas vivent ensemble ; les petites cellules destinées à une seule personne (comme dans les couvents catholiques romains) ne sont pas connues dans les établissements bouddhistes. L’ameublement est des plus simples ; les principaux articles sont des tables basses et des bancs (dans la salle à manger), des bois de lits en planches grossièrement taillées, avec des couvertures et des coussins et différents vaisseaux. Tous ces objets sont ordinairement de fabrication très inférieure. Les poêles et les cheminées sont inconnus au Tibet ; on fait du feu sur le sol, là où la forme de la maison le permet. La fumée s’échappe par une ouverture du toit, comme dans les chalets des Alpes.

Il n’y a pas de monastère sans temple et celui-ci occupe le centre de l’édifice ; dans les grands monastères, qui ont plusieurs temples, le plus important est toujours au milieu.

Chaque monastère est entouré d’un jardin bien cultivé dans lequel prospèrent, grâce aux soins des Lamas, des groupes de peupliers et de saules, ainsi que des abricotiers. Les Lamas ont réussi à faire croître des arbres dans des lieux situés bien au-dessus de la limite ordinaire de ce genre de végétation. Ainsi à Mangnang, Gnary-khorsoum, à une hauteur de 13 457 pieds, on trouve de beaux peupliers.


DOCUMENT HISTORIQUE RELATIF À LA FONDATION DU MONASTÈRE DE HIMIS À LADAK

Ce résumé d’un curieux document de fondation est publié pour la première fois. L’original est gravé sur une large dalle de pierre, de 24 pieds de haut ; mon frère Hermann le vit lors de sa visite au monastère d’Himis, en septembre 1856, et en fit une copie exacte, dont voici la traduction approximative. La présence d’expressions que les dictionnaires n’expliquent pas et une orthographe différente de celle des écritures sacrées rendent impossible ici une traduction littérale comme celle de l’adresse aux Bouddhas de confession (chapitre xi) ; on a pu déchiffrer cependant tous les faits importants qui se rapportaient, à l’époque de l’érection de ce monastère, aux personnes qui en