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ANNALES DU MUSÉE GUIMET

Phourbou. Cette peinture a l’intention de représenter une statue placée dans une boîte, dont les quatre côtés forment un cadre qui la sépare des figures environnantes ; ce sont les rois fabuleux, Dalha, Louvang, Tockchoï gyalpo, et trois Lamas très vénérés.

Les prières qui accompagnent les cérémonies d’inauguration ont pour but la prospérité de l’édifice. À la cérémonie de la pose de la première pierre, on récite des prières pour la prospérité du nouveau temple ou lieu destiné au culte ; elles sont alors écrites et déposées avec d’autres prières et certaines formules de bénédiction (tib. Tashi tsig djod, « discours de bénédictions »), avec des reliques et autres objets sacrés, dans un trou de la pierre de fondation. Quand l’édifice est achevé, les Lamas s’assemblent de nouveau pour accomplir les rites de consécration[1].

La restauration d’un édifice ruiné est également précédée de cérémonies religieuses qui portent le nom de Argai choga, « cérémonie de présentation des offrandes ».

MONASTÈRES

Les monastères (en tibétain Gonpa[2], « lieu solitaire ») sont situés pour la plupart à une petite distance des villages et souvent au sommet de collines, dans une position dominante. Chaque monastère reçoit un nom religieux rappelant qu’il est un centre de foi bouddhique ; ainsi le monastère d’Himis, près de Leh à Ladak, est appelé, dans les documents historiques relatifs à sa fondation, Sangye chi kou soung thoug chi ten, « le soutien du sens des préceptes du Bouddha. » On en trouvera d’autres exemples dans ceux de Dardjiling à Sikkim, « l’île (de méditation) répandue au loin »[3] ; Tholing, à Gnary-khorsoum, « le haut flottant (monastère) » ; Mindoling[4], « le lieu de perfection

  1. Csoma cite dans son Analyse du Kandjour, un livre traitant de ces cérémonies dans lesquelles Vadjrasattva (p. 35) est imploré As. Res., vol. XX, p. 503. Au sujet des objets que l’on renferme ordinairement dans les Chortens, voyez Cunningham, Ladak, p. 309.
  2. Ce mot s’écrit dgon-pa. Les noms qualificatifs des monastères, qui se trouvent dans certains livres, tels que « maison de science » (g̣tsoug-lag-ki se hang) et autres semblables, ne s’emploient pas dans le langage ordinaire, et le mot Chhos-ṣne que Cunningham, Ladak, p. 375, cite comme étant donné aux monastères, n’a jamais été entendu par mes frères.
  3. Dar-ṛgyas-gling. Dans sa forme complète le mot est précédé de ḥsam, qui signifie « pensée, méditation ».
  4. Cité dans les dictionnaires de Csoma et de Schmidt voce ṣmiu-pa. Tholing est orthographié ṃtho-ḷding. Pour plus amples détails, voyez le glossaire de mon frère Hermann, dans R. As. Soc., 1859.