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LE BOUDDHISME AU TIBET

J’adore le Bouddha Mar-me-ṃdzad[1], qui est né dix-huit mille fois. Une seule fois prononcer son nom purifiera des péchés commis en se souillant des biens des hommes les plus vils.

J’adore le Bouddha Rab-tou-’bar-ba, qui est connu (être né) seize mille fois. La prononciation de son nom, fût-ce une seule fois, procure l’absolution et purifie de tous péchés commis contre les parents et les maîtres.

J’adore le Bouddha ṣKar-ṛgyal, qui est né dix millions trois mille fois. Prononcer une fois son nom purifiera de tous les péchés commis on se souillant avec les richesses sacrées.

J’adore le Bouddha Sā-la’ï-ṛgyal-pa, qui est né dix-huit mille fois. Son nom, prononcé une seule fois, purifiera de tous péchés de larcin, brigandage et autres semblables.

J’adore le Bouddha Padma-’phagṣ-pa, qui est né quinze mille fois. En prononçant une fois son nom, on est absous des péchés commis en se souillant par la possession ou la convoitise des richesses appartenant aux Chortens[2].

J’adore le Bouddha Ko’u-din-né’i -rigṣ[3], qui est né quatre-vingt-dix millions de fois. Son nom prononcé une fois purifiera des péchés commis[4]

J’adore le Bouddha qui est né quatre-vingt-dix mille fois[5].

J’adore le Bouddha ’Od-ḅsrung[6], qui est né neuf cent mille fois.

J’adore le Bouddha Bye-ba-phrag-ganga’i-ḳlung-gi-bye-ma-ṣnyed-kyi-grangṣ-dang-ṃnyam-pa-ṛnam.

  1. En sanscrit Dipankara. Ce nom, « le lumineux », s’applique à un Bouddha imaginaire qui, selon Turner et Hardy, aurait été le vingt-quatrième Bouddha ayant enseigné la loi bouddha avant Sâkyamouni, à qui, le premier, il assura qu’il atteindrait la qualité de Bouddha. Turner, Extracts from the Attakata, Journal, As. Soc., Beng., vol. VIII, page, 780 ; Hardy, Manual, page 94. Dans la liste d’Hodgson, Illustrations, page 135, il est le premier Bouddha de la période actuelle et le neuvième prédécesseur de Sakyamouni. D’après les textes d’Hardy, il aurait vécu 100,000 ans ; le Nippon Panthéon (par Hofmann dans Beschreiboung von Japon, de von Siebold, vol. V, page 77), dit que son stage sur la terre dura 840 billions d’années.
  2. Sur les Chortens, voyez chap. XIII.
  3. En sanscrit Kaûndinya, un des premiers disciples de Sakyamouni qui enseignera la loi du Bouddha dans un avenir très éloigné. Voyez Burnouf, le Lotus de la bonne Loi, p. 126. Csoma, Life of Sakya, As. Res., vol. XX, p. 293.
  4. Dans le texte tibétain, les deux mots suivants sont : ṛmos, « labouré », et ḅṣkol, « bouillir dans le beurre ou l’huile. » Comme ces mots n’ont aucun sens apparent, je les ai omis dans le texte.
  5. Ici le Bouddha n’est pas nommé.
  6. En sanscrit, Kasyapa, considéré comme le troisième Bouddha de la période actuelle, ou prédécesseur immédiat de Sakyamouni. On trouvera des détails sur sa naissance, sa race, son âge, ses disciples, etc. ; dans Csoma, Analysis, As. Res., XX, p. 415 ; et Foe-Koue-Ki, p. 180.