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ANNALES DU MUSÉE GUIMET

prière « Om mani padme houm » dont le pouvoir est irrésistible. Srongtsan prend sur lui d’interpréter cette prière ; il l’enseigne à ses parents et à ses femmes et développe les devoirs que doivent observer ceux qui croient en la vérité des doctrines révélées par le Bouddha. Ces explications sont calculées pour l’usage pratique et se rapportent à des sujets tels que l’ignorance, les péchés, les vertus et leur influence[1].

Chapitres IX et X. Ils rapportent les légendes intimement liées aux doctrines bouddhistes.

Chapitre XI. Il traite de la fin de la vie de Srongtsan.

Chapitre XII. Il parle de la traduction des livres sanscrits en tibétain, de la mission de Thoumi Sambhota dans l’Inde et de l’alphabet qu’il a tiré du Devanagari.

Le Mani Kamboum a été traduit en mongol et en dsoungarien. La dernière version fut exécutée sur l’ordre de Dalaï Khan, au dix-septième siècle, par un Lama dsoungarien, qui habita plusieurs années à Lhâssa et reçut, en raison de cette traduction, l’honorable titre de Pandit.

Le Dhyāni Bōdhisattva Padmapāni ou Avalokitesvara, sujet de cet ouvrage, est le plus imploré de tous les dieux ; parce qu’il représente Sākyamouni, qu’il est le gardien et le protecteur de la religion jusqu’à l’apparition du Bouddha futur Maitreya et qu’il protège particulièrement le Tibet.

Afin de montrer aux Tibétains le chemin de la félicité suprême il se plaît, disent-ils, à se manifester d’âge en âge sous la forme humaine. Ils croient que sa descente et son incarnation dans le Dalaï Lama a lieu par l’émission d’un rayon de lumière et que finalement il naîtra au Tibet comme très parfait Bouddha et non dans l’Inde où ses prédécesseurs ont apparu.

Padmapāni a beaucoup de noms dans les livres sacrés et il est représenté sous diverses figures. Le plus souvent on le prie sous le nom de Chenresi ou plus exactement Chenresi Vanchoug, « le puissant qui regarde avec les yeux », en sanscrit Avalokitesvara. À ce nom, aussi bien qu’à celui de Phagpa Chenresi, en sanscrit Argavalokita, ou Chougchig Zhal, « celui qui a onze visages », correspondent les images qui le représentent avec onze faces et huit mains.

  1. Au sujet du nombre des prescriptions à observer et des dogmes à croire par les basses classes, voyez pages 134 à 138.