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ANNALES DU MUSÉE GUIMET

plaire de ces deux collections existe dans la bibliothèque de Saint-Pétersbourg, qui possède en outre la plus grande partie des ouvrages importants, écrits sur le bouddhisme en langue tibétaine, mongole ou chinoise. La bibliothèque impériale à Paris n’a que le Kandjour. La Société asiatique du Bengale possède aussi une copie complète du Kandjour ; son édition du Tandjour est incomplète, ou du moins l’était en 1831. Un catalogue des livres tibétains renfermés dans le musée asiatique de l’académie impériale à Saint-Pétersbourg, comprenant tous les ouvrages réunis jusqu’en 1847, a été publié par J.-J. Schmidt et O. Boethling ; un appendice de Schiefner indique les derniers livres reçus de Pékin[1].

Un nouveau catalogue détaillé est maintenant en cours de publication ; il fournira sans doute beaucoup de faits intéressants au sujet du bouddhisme et élargira nos connaissances sur la littérature tibétaine en général. Csoma de Körös avait commencé à composer le catalogue détaillé des livres tibétains appartenant à la bibliothèque de la Société asiatique du Bengale ; il fut arrêté par la mort, et je ne crois pas que son œuvre ait été continuée.

La langue tibétaine n’a été connue en Europe que dans ces dernières années ; le premier chercheur qui mit la langue tibétaine à la portée des étudiants européens, fut Csoma de Körös, zélé et infatigable Hongrois de la Transylvanie. Le but de ses longues et laborieuses recherches était de découvrir le berceau des Hongrois (en allemand Hounen), qu’il espérait trouver en Asie. Déçu dans ses tentatives en Asie occidentale, il se retira (1827) pendant plusieurs mois dans le monastère de Zankhar, où il s’adonna à l’étude de la littérature tibétaine ; il parvint presque, malgré beaucoup de difficultés, à compléter un dictionnaire et une grammaire de la langue tibétaine, qui furent publiées (en anglais) à Calcutta en 1832[2]. Plus tard (1839-1841) J.-J. Schmidt publia en allemand une autre grammaire et un dictionnaire tibétains,

  1. Bul. hist. phil. de Saint-Pétersbourg, vol. IV, IX. — Au sujet du nombre extraordinaire d’ouvrages importants apportés à Londres et à Paris par B.-H. Hodgson, voyez Wilson, Buddha and Buddhism. R. As., Soc., vol. XVI, p. 234.
  2. Voyez quelques remarques intéressantes sur ses opinions et sa mort dans Journal As., Soc. Beng., vol. XI, p. 303 ; vol. XIV, p. 320, par le Dr Campbell. Il y a dans les montagnes deux tribus qui ont conservé le nom de Huns ; l’une réside à Gnary Kh’orsoum et se donne le nom de Hounia ; l’autre est la tribu de Limbou dans le Népal et Sikkim : une grande partie de cette tribu porte le nom de Houngs. Comparez Campbell, Journal As., Soc. Beng., vol., IX, p. 599.