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le féminisme

cinq pays, les premières féministes, partant de considérations abstraites de justice, ont demandé soit le droit au savoir, soit l’égalité civile et politique avec l’homme, soit les deux à la fois.

4o Dans certains cas, les hommes, ayant une conception erronée de leurs propres intérêts, ont refusé d’accueillir les demandes des femmes.

5o En revanche, un grand nombre d’hommes, et des meilleurs, ont envisagé le féminisme comme un mouvement devant contribuer, dans une très large mesure, au progrès de la civilisation et au bonheur de l’humanité. Ces hommes ont prêté aux féministes un concours tout à fait désintéressé. C’est en Russie surtout que la lutte en commun pour l’émancipation intellectuelle et politique a fait naître entre les deux sexes un si curieux et si remarquable esprit de camaraderie et de solidarité.

6o Dans les cinq pays qui ont été l’objet de notre étude, le féminisme a passé, des considérations théoriques, dans le domaine de l’enseignement, dans le domaine économique et dans le domaine du droit civil et politique.

7o Quant à l’enseignement des femmes, la France et la Suède sont les pays les plus avancés. Toutes les facultés (celle de théologie exceptée) de toutes les Universités françaises et suédoises, admettent les femmes au même titre que les hommes. Aucun établissement d’enseignement supérieur, dans ces pays, n’est fermé à la femme (comme cela arrive en Amérique). On ne refuse pas non plus (comme en Angleterre) de lui décerner des titres universitaires. La coéducation dans l’enseignement secondaire et supérieur est particulièrement répandue aux États-Unis et en Suède.