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Malgré ces restrictions, les demandes d’admission excédèrent le chiffre de 600.

Ces cours fonctionnent actuellement à Saint-Pétersbourg.

Disons encore un mot des femmes-médecins. N’étant plus, à partir de 1862, tolérées à l’Académie de médecine, elles allèrent étudier en Suisse, où Mlle Souslova obtint, en 1867, son diplôme de docteur à l’Université de Zurich. Elle fut la première femme qui conquit ce grade en Suisse.

D’autres imitèrent son exemple, lorsque en 1872, le gouvernement créa, à l’École de médecine de Saint-Pétersbourg, des cours spéciaux pour femmes. Ces cours furent qualifiés d’École scientifique pour sages-femmes, et le titre de docteur fut refusé aux étudiantes qui passèrent avec succès les examens de sortie.

Mais en 1877 et 1878, pendant la guerre turque, les femmes-docteurs russes gagnèrent ce titre par leurs services sur les champs de bataille et dans les ambulances.

Pendant dix ans elles purent jouir de leur victoire ; les étudiantes qui suivaient les cours médicaux de l’Académie de Saint-Pétersbourg en sortirent avec leur diplôme de docteur.

Puis un décret de 1887 exclut de nouveau les étudiantes. Ce n’est qu’en automne 1898 qu’on espère voir les portes de l’Académie de médecine se rouvrir devant elles de nouveau[1].

Les Universités de Kasan, de Charkow, de Kiew ont soit admis les femmes aux cours des hommes, soit fondé des cours pour femmes. Nous ne pouvons résumer ici les ouvertures, les fermetures et les réou-

  1. Les femmes y sont admises dès maintenant.