Page:Schirmacher - Le Feminisme.djvu/66

Cette page a été validée par deux contributeurs.
52
le féminisme

Celui-ci donnait la capacité civile à la femme célibataire, mais constatait l’incapacité civile complète de la femme mariée.

Elle était sous la tutelle du mari, ne pouvait ni administrer ses biens personnels ni en disposer, ni même tester sans l’autorisation maritale.

Le régime légal étant celui de la communauté, le salaire de la femme mariée ne lui appartenait pas de droit.

C’est aux femmes du peuple que cette injustice se fit le plus douloureusement sentir.

Elle fut abolie par la loi de 1870, qui accorda aux femmes mariées la libre disposition de leur salaire.

En 1882, par la loi sur la propriété des femmes mariées (Married Women’s Property Act), la séparation de biens fut établie comme régime légal.

D’après cette loi, « la femme mariée possède comme propriété séparée tous les biens dont elle est propriétaire au moment du mariage, ainsi que ceux qu’elle acquiert au cours du mariage par succession ou par donation, comme bénéfice dans l’exercice d’une profession séparée ou par ses talents artistiques, littéraires ou scientifiques.

« En revanche, elle doit contribuer aux frais du ménage en proportion de ses biens. »

Si la femme mariée veut laisser l’administration de ses biens au mari, il faut pour cela établir un contrat.

La femme anglaise mariée, en outre, peut ester en justice sans autorisation du mari.

Elle peut servir de témoin dans tous les actes d’état civil.

Elle a donc une personnalité juridique nettement distincte de celle du mari.