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qui ont ouvert leurs cours aux femmes. Seules, les facultés de lettres et de sciences d’Oxford et de Cambridge admettent les femmes.

À la fin de leurs études, les candidates ont le droit de se présenter aux examens universitaires appelés Tripos examinations (une sorte de licence) et aux épreuves du doctorat ès lettres et ès sciences.

Quand les étudiants passent ces examens avec succès, ils obtiennent les titres de B. A. (bachelor of arts bachelier ès arts) ; M. A. (Master of arts, maître ès arts) ; Ph. D. (Philosophical Doctor, docteur en philosophie). Oxford et Cambridge refusent ces titres aux femmes. On leur donne, il est vrai, un certificat d’études et d’examens ; mais ce certificat ne leur confère pas le droit de porter un des titres universitaires cités plus haut.

Voici comment on explique cette étrange différence[1]. « Les Universités d’Oxford et de Cambridge sont des institutions qui jouissent du self government, qui ont des biens à régir et des fonds à administrer. Depuis un temps immémorial, elles sont gouvernées exclusivement par ceux de leurs membres ayant le grade de Master of arts, qui font partie des assemblées universitaires que l’on peut appeler législatives, sans aucune ingérence des autorités ou du gouvernement.

« Le jour où les étudiantes seront B. A., elles voudront devenir maîtres ès arts, et une fois en possession de ce titre, elles demanderont à jouir des avantages et des privilèges qu’il comporte, et à faire partie des assemblées gouvernantes.

« Plus encore, les vieilles Universités sont représentées au Parlement, l’électorat étant composé des maîtres

  1. Voir le Figaro du 5 mars 1896.