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le féminisme

jeunes filles laissaient beaucoup à désirer et une commission royale, en 1869, déposa à ce sujet des rapports vraiment navrants.

Avec la spontanéité qui caractérise l’initiative privée en Angleterre, des Conseils d’enseignement supérieur se fondèrent aussitôt dans tout le pays, et, en 1869, Miss Emily Davies réunit à Hitchin, près Cambridge, cinq étudiantes qui reçurent par faveur la permission de suivre les cours de l’Université, accompagnées d’un chaperon.

Le nombre des « students » (étudiantes) augmenta à tel point qu’en 1873 le College se trouva à l’étroit dans le joli, mais exigu établissement de Hitchin. Il émigra à Girton, également tout près de Cambridge, et s’y installa dans une spacieuse maison à lui.

Girton College fut la première Université de femmes en Angleterre, mais une Université dans le sens européen du mot et non pas, comme nous l’avons vu à l’occasion des États-Unis, une école secondaire de jeunes filles.

La deuxième Université de femmes, fondée en 1871 par Miss Ann Clough, la sœur du poète anglais Arthur Clough, s’établit à Newnham, près Cambridge, sous le nom de Newnham College.

En 1884, Somerville Hall et Lady Margaret Hall furent ouverts à Oxford. Egham College suivit en 1887 et Royal Holloway College en 1888.

Ainsi, il y a aujourd’hui en Angleterre six Universités de femmes, et il est passé dans les mœurs de la bourgeoisie anglaise d’envoyer les jeunes filles faire leurs études à Girton, Newnham, etc.

Toutes ces Universités se trouvent dans une situation financière florissante, bien que l’État ne les subventionne pas. Elles reçoivent des dons, des legs, dispo-