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donna au bill en question la quatrième place sur l’ordre du jour du 7 juillet.

Des bills aussi intéressants que le Verminous Persons Bill (un projet de loi relatif à la désinfection obligatoire des personnes contaminées de vermine) et le Plumbers registration bill (un projet de loi sur les drainages), devaient passer avant le bill sur le suffrage des femmes.

On discuta les deux premiers, en prolongeant à dessein les débats jusqu’à l’heure fixée par la loi pour la levée des séances. De cette façon, la majorité du Parlement joua les femmes, ou, pour parler avec l’honorable M. Labouchère, « une puce et un égout s’étaient interposés entre le Parlement et le suffrage des femmes ».

Les Anglaises ne s’avouèrent pas vaincues. En bonnes tacticiennes, elles ajournèrent d’abord le Congrès féministe international qui devait avoir lieu à Londres en 1898, pour réserver tout leur temps, tout leur argent et toute leur énergie à la continuation de leur campagne politique.

En second lieu, elles obtinrent qu’au mois de décembre 1897, le parti libéral, dans son assemblée générale à Derby, adoptât à l’unanimité le suffrage politique des femmes.

Enfin, elles adressèrent une nouvelle requête au Parlement. Car, en vraies Anglo-Saxonnes, elles étaient convaincues qu’à force de vouloir, on finit toujours par arriver (Where is a will, there is a way).

D’ailleurs, pourquoi se décourageraient-elles ?

Sans doute, 500,000 femmes propriétaires et contribuables, en Angleterre et en Écosse, sont aujourd’hui encore privées de leurs droits politiques. Mais depuis 1869, ces femmes possèdent l’électorat municipal.