Page:Schirmacher - Le Feminisme.djvu/58

Cette page a été validée par deux contributeurs.
44
le féminisme

naient déjà, sous une forme indirecte, une part active aux élections parlementaires.

Au mois de juin 1889, une réaction se produisit : les femmes « antipolitiques » publièrent une sorte de manifeste dans la Revue du xixe siècle (Nineteenth century Review).

La réponse des suffragistes parut, au mois de juillet de la même année, dans la Revue bimensuelle (Fortnightly Review). Parmi les signataires de cette réponse, se trouvaient non seulement les plus grands noms de l’aristocratie anglaise, mais encore ceux de quinze dignitaires de l’Église d’Angleterre, de membres de l’Assistance publique, de membres des commissions des écoles, etc.

Enfin, le 3 février 1897, un projet de loi relatif à l’électorat politique des femmes propriétaires et contribuables fut adopté au Parlement en deuxième lecture avec 71 voix de majorité. L’auteur de ce projet était le député Faithful Begg.

À ce moment, les femmes anglaises étaient autorisées à croire qu’avant la fin de la session le projet, passant en troisième lecture, deviendrait loi.

Il n’en fut rien. Pour se débarrasser du projet, qui n’avait été voté qu’à la fin d’une séance à laquelle assistait un nombre restreint de députés, la majorité du Parlement eut recours à un procédé dont le lecteur appréciera le bon goût et la loyauté.

Voyant que le Parlement ajournait continuellement la troisième lecture du bill, une pétition de femmes suffragistes, adressée à la Chambre des communes, demandait que le bill fût mis, en raison de son importance, à l’ordre du jour du lendemain. Après une discussion vive et déjà peu courtoise entre les partisans du bill et ses adversaires, le Parlement s’exécuta et