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le féminisme

Unis et de l’Australie, pays de suffrage universel, l’Angleterre ne connaît que le suffrage restreint et que, par suite, la majorité des Anglaises n’a jamais demandé l’électorat politique que pour les femmes propriétaires et contribuables.

La proposition de Stuart Mill fut rejetée par 169 voix contre 83. Les femmes propriétaires et chefs de famille qui, à la suite de la motion de Mill, essayèrent de voter aux élections, virent refuser ou annuler leurs votes.

Depuis 1869, il ne s’est pas pour ainsi dire passé de session parlementaire, sans qu’un groupe de députés n’ait introduit un bill demandant le suffrage politique des femmes.

En 1883, le ministère Gladstone prit leur cause en mains. Il fit remarquer qu’un septième des propriétaires anglais étaient des femmes, que 20,000 femmes étaient des fermières-tenancières, que 3 millions de femmes célibataires et 100,000 femmes mariées gagnaient leur pain par leur travail, étaient contribuables et pouvaient, pour cette raison, réclamer le suffrage.

Pas plus heureux que Stuart Mill, le ministère Gladstone ne put obtenir gain de cause.

Mais le mouvement suffragiste n’en continua pas moins et se répandit de plus en plus.

Depuis 1868, les femmes avaient commencé à organiser des réunions publiques et à y prendre la parole.

En 1884, grâce à la Ligue des Primevères (Primrose League), association de 40,000 femmes conservatrices, et grâce à l’Union des femmes libérales (Women’s liberal Federation) comptant 30,000 membres, les femmes, par leur agitation et leurs discours politiques, pre-