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le féminisme

à vos combinaisons sociales comme fille, épouse et mère… elle dit : j’en ai assez, et je tue ». « Ces femmes, » ajoute l’auteur, « ne sont pas dans leur droit, mais elles montrent l’homme dans son tort ».

Et Dumas fils aussi demande l’électorat des femmes pour hâter la réforme des injustices sociales. « Établissez », dit-il, « cette loi avec toutes les précautions possibles, mais établissez-la. La France doit au monde civilisé l’exemple de cette grande initiative ».

Ces discussions entre écrivains provoquèrent, en 1882, une pétition à la Chambre, relative à l’électorat politique des femmes et revêtue de 1,000 signatures. La Chambre fut d’avis que la question n’était pas encore mûre en France.

Saisie, en 1885, d’une pétition analogue de Mlle Auclert, la Chambre passa à l’ordre du jour.

Depuis ce temps, les demandes de réformes civiles et politiques n’ont plus disparu du programme des féministes françaises. On les a formulées dans les réunions et congrès féministes de 1889, 1890, 1891, 1892 et 1896.

Les sociétés féministes qui existent aujourd’hui en France se trouvent toutes à Paris. Ce sont : la Société pour l’amélioration du sort de la femme (1880), présidente Mme Féresse-Deraismes.

La Ligue pour le droit des femmes (1882), présidente Mme Pognon.

L’Union universelle des femmes (1890), présidente Mme Chéliga-Loevy.

La Solidarité (1891), présidente Mme Potonié-Pierre[1].

Le Féminisme chrétien (1896), présidente Mlle Maugeret.

  1. Mme Potonié-Pierre vient de mourir, le 12 juin 1898.