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entendait pareils, nous sommes tout à fait de son avis. Toutefois, il peut très bien y avoir, et il y a, selon nous, entre les sexes équivalence, et en ce sens égalité dans la diversité.

Ce n’est qu’en 1830 que l’activité et la propagande féministes reprirent en France, et elles ne se sont plus arrêtées depuis.

Les théories saint-simoniennes, fort en vogue en 1830, admettaient l’égalité de l’homme et de la femme ; des théories socialistes analogues venaient encore fortifier le courant féministe. L’apparition, enfin, d’un génie comme George Sand était un puissant argument en faveur des revendications des femmes. En 1836, une Gazette des femmes fut fondée, dont la directrice, Mme Poutret de Mauchamps, revendiqua le suffrage politique des femmes. Elle soutint que le mot de « Français » employé dans la Constitution impliquait les Françaises. Appuyées par les hommes politiques et les penseurs de l’époque, Chateaubriand, Jules Janin, Laboulaye, etc., les femmes françaises adressèrent une pétition à Louis-Philippe, dans laquelle elles demandèrent le suffrage politique.

La Condition civile et politique des femmes, de Laboulaye, et l’Histoire morale des femmes, de M. Legouvé, éveillèrent d’ailleurs l’intérêt du grand public pour les revendications féministes. Ces travaux déterminèrent en outre, en 1838, de la part des femmes, une demande d’admission aux Universités.

Les Françaises, cependant, n’obtinrent ni le vote politique ni le droit d’étudier aux Universités, elles virent, au contraire, leur cause compromise par certaines extravagances du groupe saint-simonien, qui jetèrent le ridicule également sur les féministes.

En 1848, le féminisme se confondit complètement