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sionnel. C’est un chiffre très peu élevé. Mais, depuis 1880, il a déjà considérablement augmenté (de 48 p. 100).

Dans les professions libérales, l’augmentation a été de 75.84 p. 100, dans le commerce de 263.25 p. 100, dans les services domestiques de 41.15 p. 100 et dans l’industrie de 62.87 p. 100.

Les femmes, engagées dans les professions libérales, reçoivent, en général, les mêmes traitements que leurs collègues hommes. On ne peut en dire autant des femmes, employées dans le service des postes et télégraphes (où elles sont admises depuis 1862), dans le commerce (comptables, caissières, dactylographes, vendeuses) et dans l’industrie.

Généralement, ces femmes n’obtiennent, pour un travail égal à celui de l’homme, que les deux tiers ou la moitié seulement du salaire de celui-ci. On les paye 4 à 8 dollars (20 à 40 francs) au lieu de 11 à 12 dollars (55 à 60 francs) par semaine.

Cette injustice est de date fort ancienne : au xviiie siècle déjà, quand la femme ne connaissait que le travail domestique et agricole, elle recevait 6 à 7 shillings par semaine là où l’homme en obtenait 16.

Lorsqu’au commencement de ce siècle l’industrie cotonnière s’établit aux États-Unis, les femmes, travaillant quatorze heures par jour et soumises à une surveillance morale des plus strictes, ne recevaient, dans certaines localités, que le tiers de ce qu’on payait aux hommes.

La coalition seule des ouvrières aurait pu empêcher un pareil abus. C’était chose inconnue au début de l’ère industrielle des États-Unis. Aujourd’hui, les Américaines ont fondé une Fédération du travail (American Federation of labour).

Mais elle n’a pas encore pris l’extension qui lui per-