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le féminisme

dehors une procession qui fait le tour de la grange, elles chantent, de leur côté :

          We are few, but we are true,
          Bryan, Bryan, we are for you.

La semaine après, la minorité bryaniste organise une contre-démonstration. Enfin, pour faire d’une façon sérieuse l’éducation politique des étudiantes, pour leur permettre de juger le fond de la question qui les passionne, la directrice de Wellesley prie deux députés, MM. Atkinson et Paine, l’un du parti de Mac Kinley, l’autre de celui de Bryan, de venir exposer leurs vues à ces politiciennes en herbe, qui un jour pourront se trouver au nombre des électeurs.

Qu’on se figure M. Poincaré et M. Jaurès s’adressant tour à tour aux élèves du lycée Fénelon ou Lamartine.

On estime à 60,000 le nombre des Américaines qui reçoivent l’enseignement des « colleges ».

Vers l’âge de vingt ans, elles y finissent leurs études secondaires en obtenant le B.A. Elles retournent alors à la maison ou vont voyager en Europe.

Un très petit nombre seulement entreprennent des études d’enseignement supérieur.

Les Universités les plus anciennes des États-Unis, celles qui ne sont pas des écoles secondaires, mais répondent à l’idée qu’on se fait en Europe d’une Université, sont Harvard, Yale, Johns Hopkins et Columbia College. Ce sont des fondations privées. À de très rares exceptions près, aucune femme n’a été admise jusqu’ici à y faire ses études ou à y obtenir un diplôme.

Les Universités d’origine plus récente, Cornell, Ann Arbor, Chicago, etc, se sont montrées plus accueil-