Page:Schirmacher - Le Feminisme.djvu/31

Cette page a été validée par deux contributeurs.
17
le féminisme

fonder des « universités » de femmes. Telles sont : Wellesley, Vassar, Barnard, Bryn Mawr, Holyoke College, etc.

Toutes ces Universités sont des internats, situés pour la plupart en pleine campagne et entourés de très beaux parcs.

Les élèves y mènent une vie occupée et agréable, et cultivent autant les exercices du corps que ceux de l’esprit. De bonne heure, les jeunes filles y sont initiées à la politique. Nous empruntons au Woman’s Journal du 14 novembre 1896 le récit amusant des démonstrations auxquelles les élèves de Wellesley College se sont livrées lors des dernières élections présidentielles.

Les deux candidats en présence étaient, on se le rappelle, MM. Mac Kinley et Bryan. Ce dernier était un partisan du bimétallisme, a silverite (un argentiste), comme on dit aux États-Unis ; M. Mac Kinley, au contraire, un partisan de l’étalon d’or.

Voilà donc les étudiantes de Wellesley divisées en deux camps. Les Mackinleyennes, surnommées les scarabées d’or, formant la majorité, organisent les premières une démonstration en faveur de leur candidat. Elles décorent une grange de drapeaux, de guirlandes, d’inscriptions, elles s’y réunissent, prononcent des discours sur les dangers du bimétallisme et chantent le refrain :

          Flippity, flippity, flop,
          Mac Kinley is on the top.

Cependant, les Bryanistes, imprudemment admises à la réunion essayent, par un tapage formidable, de troubler le meeting. Il faut les expulser de vive force, mais elles ne s’avouent pas vaincues. Formant au