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de 1848. Les dames américaines se servent de cette marguerite comme broche ou agrafe à montre.

Les principes et les convictions des Américaines suffragistes se trouvent exprimés dans les rapports annuels de l’association. Il peut paraître intéressant de donner ici quelques spécimens, dont la traduction n’atténuera pas l’énergique originalité.

L’association a pour devise : « C’est du consentement des gouvernés que dérive le juste pouvoir des gouvernements ». « La soi-disant République américaine », disent encore les rapports, « est une oligarchie d’hommes. » « Nos libertés politiques ne nous tomberont pas du ciel, il faut lutter pour les obtenir. »

Cette lutte, d’ailleurs, attire les Américaines. Elles parlent couramment de « femmes énergiques et capables », de « bonnes et fortes femmes », de « travail agressif ». Elles disent qu’il faut « faire de l’agitation », que leurs conférencières sont « en service de campagne » (on field duty). Le mode que l’association a adopté pour son travail politique est le suivant : L’ensemble des sociétés suffragistes de chaque État ou territoire, appartenant à l’association nationale, s’adresse en temps opportun à l’Assemblée législative de cet État ou territoire, afin d’obtenir un amendement de la Constitution, conférant aux femmes le droit de vote municipal ou politique. Depuis 1874, de nombreuses tentatives de ce genre ont été faites auprès des Assemblées législatives du Michigan, de l’Ohio, du Nebraska, de l’Orégon, du Rhode-Island, de l’Indiana, du Wisconsin, du Colorado, du Dakota du Sud, du territoire de Washington, etc.

Dans bien des cas, l’amendement a été approuvé et appuyé par le gouverneur de l’État, adopté par les Assemblées législatives, mais repoussé par le réfé-