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le féminisme

n’étaient pas rares parmi les « pionniers » du féminisme américain.

Grâce à leurs courageux et patients efforts, des sociétés féministes se fondaient un peu partout, et en 1848 les Américaines purent tenir, à Seneca Falls, leur premier congrès féministe, réuni sous le nom de la Convention pour le droit de la femme (Woman’s rights Convention.)

En 1850, un second congrès : la Convention nationale pour le suffrage des femmes (National Woman suffrage Convention), eut lieu à Worcester. Les femmes y demandèrent leur affranchissement (enfranchisement), c’est-à-dire le droit de voter, au même titre que les hommes, pour les élections municipales et politiques de leur État ou territoire, ainsi que pour la Chambre des Représentants, le Sénat et les élections présidentielles.

Ce programme, on le voit, était vaste. Mais les Américaines étaient d’avis qu’il fallait demander beaucoup pour obtenir quelque chose.

De 1862 à 1865, les troubles sanglants de la guerre de sécession vinrent interrompre la propagande féministe. En 1866, l’abolition de l’esclavage fut prononcée et la race nègre déclarée libre. Dès lors, les hommes noirs étaient citoyens et électeurs, tandis que ces titres continuaient à être refusés aux femmes blanches qui, dans une si grande mesure, avaient contribué aux succès de la campagne antiesclavagiste.

En face de cette injustice, les Américaines décidèrent de redoubler d’efforts.

Elles établirent, en 1869, deux grandes associations pour le suffrage : the National woman suffrage Association et the American suffrage Association qui, en 1890, fusionnèrent pour former l’Association Américaine