Tous les êtres puisent la joie aux mamelles de la nature ; tous, bons et méchants, suivent ses traces de rose. Elle nous donne et les baisers et la vigne et l’ami fidèle jusqu’à la mort ; le vermisseau lui-même connaît la volupté et le Chérubin est devant Dieu.
La joie est le moteur puissant de l’éternelle nature. Elle fait tourner les rouages de la grande horloge du monde ; elle fait sortir les fleurs de leurs germes et briller le soleil au firmament ; elle fait rouler dans l’espace les sphères que l’astronome ne connaît pas.
Du miroir étincelant de la vérité la joie sourit à celui qui la cherche. Elle soutient les pas du malheureux sur le sentier escarpé de la vertu. On voit flotter sa bannière sur les hauteurs rayonnantes de la foi ; à travers l’ouverture des sépulcres brisés on la voit apparaître dans le chœur des anges.