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ment à écarter de son esprit les idées romanesques qui venaient de s’en emparer. Les cartes, me disait Civitella, m’ont souvent arrêté quand j’étais sur le point de faire quelque grande sottise ; d’autres fois elles m’ont empêché de les achever quand elles étaient déjà commencées. J’ai quelquefois retrouvé à une table de pharaon le repos et la raison que deux beaux yeux m’avaient fait perdre, et jamais les femmes n’avaient plus d’empire sur moi que lorsque je n’avais plus d’argent pour jouer. J’ignore jusqu’à quel point Civitella pouvait avoir raison ; ce que je sais, c’est que le remède qu’il avait indiqué devint, en peu de temps, aussi dangereux pour nous que le mal. Le prince,