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distraire. Son âme s’élevait vers son Dieu ; la mienne ne pouvait s’occuper que d’elle. Je l’avoue, le sentiment que j’éprouvais en la voyant était une sorte d’adoration. Toutes ces figures de saints, ces cierges, ces autels qui se présentaient à mes regards ; rien jusqu’à ce moment n’avait pu me rappeler la destination de ce lieu. Alors seulement je fus frappé de ce saisissement qu’on éprouve dans un sanctuaire. Vous l’avouerai-je enfin ? dans ce moments je croyais fermement à celui sur lequel sa belle main se trouvait placée ; je croyais voir la réponse du Christ dans ses yeux ; sa touchante dévotion le rendait présent à ma pensée, et mon âme suivait la sienne dans les cieux.