Page:Schiller - Le Nécromancien ou le Prince à Venise, tome premier.djvu/106

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

il avait été surpris. Ses yeux demeurèrent immobiles et ternes, son pouls s’arrêta, et tous les moyens qu’on put imaginer furent inutilement employés pour le tirer de cette léthargie. Cet état dura jusqu’à ce que l’heure fût écoulée ; il se réveilla alors, ses yeux se ranimèrent, et il reprit son discours exactement à la même syllabe où il avait été interrompu. Le trouble de l’assemblée l’avertit de ce qui venait de se passer ; et d’un ton sérieux et sévère, il déclara aux assistans qu’ils devaient s’estimer heureux d’en avoir été quittes pour la peur. Dès la même nuit, il sortit de la ville où cela lui était arrivé, et n’y est point revenu depuis. L’opinion générale est que, dans cette heure mysté-