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DIDEROT.

sons, des sons articulés, une langue, des lois, des sciences et des arts ; qu’il s’est écoulé des millions d’années entre chacun de ces développements ; qu’il a peut-etre encore d’autres développements à subir et d’autres accroissements à prendre qui nous sont inconnus ». La nature, selon Diderot, n’a probablement jamais produit qu’un seul acte. Tout porte à croire qu’il n’y a jamais eu qu’un premier animal, prototype de tous les autres, « dont la nature n’a fait qu’allonger, raccourcir, transformer, multiplier, oblitérer certains organes ». Pure hypothèse, dira-t-on ; oui, répondra Diderot, mais une hypothèse qu’il faut embrasser « comme essentielle au progrès de la physique expérimentale, à celui de la philosophie rationnelle, à la découverte et à l’explication des phénomènes qui dépendent de l’organisation ». (Interprétat. de la nature.)