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anonyme, il a parlé de ses propres cantiques et a prévenu quelques-unes des critiques que nous venons de hasarder. Nous croyons même nous rappeler qu’il avait été pour lui-même plus sévère qu’il ne convenait, et que la rédaction a cru devoir supprimer quelques-unes de ces malices d’un nouveau genre[1].

Revenons aux discours de Vinet. Ces écrits, nous l’avons indiqué, peuvent se diviser en quatre classes, des essais (et ce n’est pas sans intention que nous retenons ce mot), des essais d’apologétique, des essais de morale, des études sur quelques points de mysticisme biblique, et enfin des sermons proprement dits et des méditations. Les morceaux appartenant au genre du sermon ne sont pas tous réunis dans les volumes posthumes que nous devons aux soins des éditeurs de Vinet ; les recueils d’un caractère plus déterminé, que nous avons nommés, en contiennent chacun un certain nombre. En général, on doit dire que la classification des discours de l’auteur, telle qu’il l’avait lui-même établie, réunit souvent des morceaux assez hétérogènes, qu’elle ne sépare pas moins fréquemment des études d’un caractère semblable, et surtout qu’elle dérobe trop le mouvement si marqué qui s’est opéré dans la vie et dans la pensée de l’écrivain.

Ce mouvement a été prolongé, continu, et a vrai dire, il ne s’est jamais arrêté. L’histoire spirituelle de Vinet, si elle pouvait être écrite, nous montrerait ce signe frappant de puissance, l’unité de la direction

  1. Semeur du 28 mai 1834.