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dans une espèce de juste-milieu entre les doctrines de Vinet et celles de M. Bauty.

Quoi qu’il en soit, le bill du Conseil d’État, péniblement élaboré, se distinguait par ces deux dispositions capitales : le maintien de la Confession de foi helvétique et la participation des laïques à l’administration de l’Église. Le premier point fut attaqué par le parti qui, dans l’Église nationale, voulait bien l’institution, mais non la foi ; le second ne fut pas assailli avec moins d’ardeur par les amis du statu quo et du cléricalisme. M. Druey combattit surtout le maintien du symbole ; M. Bauty se prononça contre l’élément laïque. Le projet de loi fut soumis au Grand-Conseil au mois de janvier 1839 ; le maintien de la confession de foi helvétique avait déjà été rejeté, lorsque le Conseil d’État retira soudain son projet en présence de l’opposition qui menaçait à son tour l’article relatif à l’introduction des laïques.

Un autre projet fut présenté au mois de novembre de la même année. Il conservait aux classes et au synode leur caractère exclusivement ecclésiastique et cherchait encore à retenir la Confession de foi helvétique. C’est autour de ce dernier point que se concentra cette fois presque tout le débat. Le pays y prit une vive part ; les brochures, les articles de journaux se multiplièrent. Des pétitions en sens contraire réunirent de chaque côté près de dix mille signatures. La grande majorité du clergé se prononça pour le maintien du symbole. Le Grand-Conseil n’eut pas égard à ces vœux ; il obéit à cet instinct très